Un psy, c'est bien connu, est une sorte de mécanicien symbolique. Si un mécanicien met les mains dans le cambouis, le psy les glisse dans les conflits, fouillant dans le passé - proche et lointain - de son patient pour en comprendre le comportement actuel. Il ne fait que troquer le bleu de travail pour la blouse blanche (s'il es psychiatre) ou pour la parfaite panoplie bobo (s'il est psychologue et à plus forte raison psychanalyste).
Mais, le comportement humain n'est-il pas au fond qu'un fonctionnement ? Ne sommes-nous pas des machines programmées d'avance et plus prévisibles qu'on ne pourrait le penser ? Qu'avons-nous que les robots n'ont pas ? La question est assez ample pour mériter des posts et des posts, mais aujourd'hui je vais me contenter de proposer une explication subsidiaire du comportement de mon patient préféré au G8.
Je sais qu'une hypothèse qui se répand ces jours-ci dans et hors de l'hexagone propose que le trouble de Nicolas lors de la conférence de presse ne doit pas être imputée à un éventuel léger état d'ébriété, mais à la nervosité que lui valait son bal de débutantes, c'est-à-dire son introduction dans le GMM (Grand Monde Mondial). Notre président n'aurait pas pu contrôler le mélange d'émotions que lui provoquait l'évènement, à savoir un cocktail détonnant d'excitation, de crainte et de soif de perfectionnisme (et non de vodka). Soit.
J'entrevois toutefois une autre hypothèse : depuis des mois, mon patient vit sur un rythme machinal, enfilant meetings de campagne, prestations télé, conférences en tout genre, et ensuite vacances à Malte, prise de pouvoir, nouvelles élections, premières grandes responsabilités, conférences européennes sur le fil de jours qui n'ont malheureusement que 24 heures. N'ayons pas peur d'affronter la vérité : il vit comme un robot soumis à la loi la plus implacable de la Matrix.
Alors, que lui est-il arrivé au G8 ? C'est tout simple ... Il est fort probable que sa mécanique se soit soudain déréglée, le faisant agir hors de tout contrôle mental conscient.
Poutine a-t-il quelque chose à voir avec ce déréglement ? La chose n'est pas à écarter ... effectivement, l'homme fort de la Russie a plus d'un tour tordu dans son sac et il possède un magnétisme indéniable, il suffit de voir son regard pour en être convaincu. C'est un magnétisme glacé, certes, mais un magnétisme quand même, qui a sans doute fichu la pagaille dans le mécanisme sarkozyen.
Mais une autre question me vient à l'esprit, à laquelle vous pourrez peut-être me répondre :
Nicolas agit-il souvent - ou toujours - sous l'effet du contrôle à distance ?
La télécommande avait les piles bousillées alors, le jour du G8 ?
Qui détient le secret de sa mécanique terrestre ?
Toutes vos suggestions bienvenues ...
Votre amie Lakankan.